Lors des dernières années, nous avons vu apparaitre avec le développement d’internet et des réseaux sociaux, de ce que l’on qualifie de fake news, mais plus encore ces réseaux ont donné un écho très important à des publications scientifiques sans pour autant au fil du temps, analyser celles-ci au vue des nouveaux savoirs ou nouveaux éléments en notre possession.

Et pourtant ces publications relayées par des journalistes, bloggeurs ou autres trônent en très bonne place dans les moteurs de recherche.

Plus de visibilité = plus de vérité?

 

Une publication scientifique : c’est quoi


Nous mettrons de côté , ce que nous avons évoqué en premier lieu c’est à dire les fake news , qui ne relève d’aucun travail scientifique sérieux au contraire des publications scientifiques.

Mais, une publication scientifique, n’est pas une vérité scientifique…

Néanmoins, la publication d’un article dans une revue scientifique, n’est pas une moindre affaire, et doit passer par plusieurs étapes. Pour commencer bien évidemment : la rédaction de cet article.

Cette rédaction doit être réalisée dans un cadre précis : le choix du sujet, la réalisation d’études préliminaires, le choix d’un énoncé de recherche…jusqu’à l’aboutissement à une conclusion.

Si la publication dans une revue scientifique doit nécessairement faire l’état d’une relecture et d’une validation par des collèges d’experts, quant à la bonne tenue et réalisation de l’étude. Cette publication n’est pas pour autant une validation de la conclusion donnée par cette étude.

Les sels d’aluminium : quelle validité ?

On a souvent parlé dans la possible dangerosité de l’étude des professeurs Mandiota et Sapponi, de l’université de Genève. Cette étude tendant à prouver la dangerosité des sels d’aluminium dans les déodorants. Problème cette étude  a été réalisé in vitro, sur une population animale et n’a jamais pu être retranscrite à l’humain.

Les études également menés en France, par le Pr Alain Pineau, toxicologue à la faculté de pharmacie de Nantes, et le Dr Olivier Guillard, biologiste au centre hospitalier universitaire de Poitiers, n’nt pu conclure à la dangerosité avéré des sels d’aluminium.

A ce jour, notre propos n’est pas de mettre en accusation ces études qui ont été réalisés selon des modèles scientifiques approuvés mais qui pour toutes, font l’hypothèse d’une dangerosité des sels d’aluminium utilisés dans les déodorants sans pur autant en apporter une preuve scientifique.

 

L’empreinte médiatique : une trace indélébile?

Comme vous le comprenez le problème ne vient pas de la qualité du travail de ces chercheurs, mais de la retranscription médiatique qui en est faite.
Car plutôt que d’analyser réellement les conclusion de ces études la plupart des articles à ce sujet s’arrête à l’hypothèse de travail : la possible dangerosité.
Personne alors n’observe lors les conditions d’étude, les quantités évoquées …

Et nous en arrivons à des articles concluant à la dangerosité des sels d’aluminium, un point c’est tout.
Malheureusement, le sujet est plus complexe et tout le monde ne peut pas s’autoproclamer expert scientifique, mais néanmoins on a vu fleurir de nombreux articles, publications, vidéos… faisant le procès des sels d’aluminium dans laissés de place à la défense.
Par exemple même quand les autorités de santé, décidaient de lancer des études et dans un premier temps recommandait de limiter les sels d’aluminium à hauteur de 0.6%, nous pouvions lire que l’alun contenant environ 5.5% d’aluminium étai naturellement condamné.
C’était faire preuve d’une méconnaissance de l’utilisation de la pierre d’alun, qui nécessité d’être mouillé pour son utilisation.
Cette « dilution » ramenant le taux d’aluminium déposé sur la peau (personne à ce jour n’ayant pu faire a preuve de son passage transcutanée) à des seules bien inférieurs à ceux recommandés.

Qui plus est, nous avons déjà évoqué sur ce site les nouveaux avis rendus par le SCSS et le BFR et qui dédouanent un quelconque risque des sels d’aluminium utilisés en cosmétique.

 Problème ces derniers avis, ne sont que très peu relayés, et autre problème encore plus important à nos yeux, c’est lorsque vous tapez « pierre d’alun » dans la barre de recherche du plus gros moteur au monde, les premiers résultats ne sont trustés que par des articles qui pour la plupart datent de plusieurs années et font état de la possible dangerosité de celle-ci.


Notation des cosmétiques : quelle méthode

Il en est de même pour les applications de notation des produits cosmétiques, qui ont décidé de ne pas réévaluer la notation de la pierre d’alun au vue des derniers avis rendu. 
Pourquoi ? Ont ils des études scientifiques fiables capables de justifier leur avis…eh bah non.

 Alors quand vous leur demandez de revoir cette notation, il vous réponde qu’en vertus du principe de précaution ils ne modifieront pas leur avis.
Mais quelle principe de précaution, alors que des avis ont été rendus par des organismes indépendant sur l’innocuité de ce produit?

En fait, nous supposons que leur « principe de précaution » s’appuie essentiellement sur le fait de ne pas froisser ou déboussoler leurs utilisateurs …
C’est un peu comme si parce que vous aviez raté votre permis une fois, on vous condamnait à ne plus jamais pouvoir le passer, car vous pourriez représenter un risque…

Plus de vues = plus de vérité?

Force est de constater que la visibilité d’un article, d’une vidéo ou toutes autres publications sur les réseaux, est le résultat d’un calcul simple, plus de vues = encore plus de visibilité…

A aucun moment, la véracité des écrits, la compétence des auteurs n’est mise en cause, et ne vous embêtez pas à le signaler aux « modérateurs » ils vous répondront qu’il ne sont pas la pour juger de la qualité scientifique des éléments qu’il publient …

Un exemple récent, taper sur un moteur de recherche « Pourquoi les Anglais vaccinent avant nous », on vous expliquera très sérieusement que c’est une des cause du Brexit…

Une cause du Brexit qui ne sera effectif que le 1er Janvier 2021, comment est ce possible? Eh bah c’est pas possible, les Anglais ont juste utilisé une Directive datant de 2001, permettant de faire prévaloir son autorité de Santé Nationale, par rapport à l’autorité Européenne, ce que chacun des 27 pays membres auraient pu faire prévaloir.

Encore une fois, le besoin d’immédiateté, pour occuper l’espace médiatique se fait souvent au détriment d’une analyse approfondie, mais ces écrits restent et sont disponibles pendant un temps indéfini sans remise en question des écrits.

En conclusion, le travail d’information de chacun est fastidieux et ne peut s’arrêter « à la première page » de résultats. Et pour ce qui est des études scientifiques, si le sérieux du travail effectué par leurs auteurs n’est pas à remettre en cause elles doivent aussi bénéficier d’un éclairage nouveau au fil des avancées des savoirs.

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